Management des entreprises : Babacar Ngom dévoile les secrets de sa réussite

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Babacar NGOM - Directeur général de l'entreprise SEDIMA
Babacar NGOM – Directeur général de l’entreprise SEDIMA

Discret et effacé, le magnat de l’aviculture sénégalaise, Babacar Ngom, lève un coin du voile du succès de son entreprise, Sedima. C’était lors d’une conférence qu’il animait, samedi dernier, à l’École supérieure polytechnique (Esp) de Dakar, lors de la 6ème édition du colloque international SERGE Days, organisée par l’Association sénégalaise des sciences de gestion.

La 6ème édition du colloque international SERGE Days organisée par l’Association sénégalaise des sciences de gestion a été clôturée, samedi dernier, par une conférence à l’École supérieure polytechnique de Dakar. Pour marquer le dernier jour de cette rencontre ponctuée par des séries de panels sur le management des entreprises, les organisateurs ont convié des manageurs pour mieux cerner la question. Et ils ont jeté leur dévolu sur le patron de Sedima, Babacar Ngom, qui a livré, devant un parterre d’étudiants et d’enseignant-chercheurs en gestion, un discours inaugural. Une occasion, pour lui, de revenir sur les succès de son entreprise qui est l’un des fleurons du sous-secteur avicole au Sénégal. De la conception de l’idée du projet à sa concrétisation, au développement de l’entreprise, Babacar Ngom a partagé, avec l’assistance, les succès, mais aussi les moments durs ayant jalonné la vie de Sedima. Jusqu’en 1988, a-t-il expliqué, Sedima était une entreprise informelle. Elle est passée d’un Groupement d’intérêt économique à une Société à responsabilité limitée. Et ce n’est qu’en 1997 que la structure est devenue une Société anonyme avec un capital de 2 milliards de FCfa. En 2017, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 42 milliards de FCfa. Il cite un certain nombre de valeurs sur lesquelles il dit s’appuyer pour bâtir, aujourd’hui, un empire dans le secteur avicole. « Il faut, d’abord, de la patience en tout, car il arrive des moments où c’est très difficile. Nous avons connu des moments très durs. Et la seule solution pour s’en sortir, c’est de persévérer», confie le Pdg de Sedima. Il dit n’avoir « jamais » changé de métier en dépit des difficultés qui ont marqué son parcours. A son avis, la jeunesse a de réels potentiels et des possibilités énormes qui, souvent, ne sont pas suffisamment exploités. Il a invité les jeunes à avoir « confiance en eux et réveiller le talent qui dort en eux, à oser entreprendre ». « Nous ne devons pas avoir peur de l’échec qui est un pas vers la réussite. Si quelqu’un a échoué, c’est parce qu’il a tenté. Du coup, il faut avoir cette capacité à rebondir et à repartir à zéro », conseille le patron de Sedima.

La filière avicole, un facteur d’équilibre social
Analysant la situation du secteur de l’aviculture sénégalaise, marqué notamment par un gel des importations des poulets, le conférencier se dit contre l’ouverture du marché aux produits importés. « Nous nous battrons jusqu’à la dernière seconde pour éviter que l’importation prenne le dessus sur la production locale. Nous voulons aussi que les populations comprennent le sens de notre combat », a indiqué Babacar Ngom. Pour lui, avec les emplois créés et la richesse générée par la filière, « on ne peut pas continuer à tout importer ». D’où la nécessité, dit-il, de protéger la filière avicole car « c’est une industrie naissante qui a besoin d’être accompagnée pour être debout ». Le Pdg de Sedima estime que les pouvoir publics ont intérêt à défendre cette filière parce qu’elle représente 20 % du secteur de l’élevage. « L’aviculture est une filière qu’on n’a pas envie de laisser tomber. C’est un facteur d’équilibre social », estime Babacar Ngom. C’est pourquoi, il dit partager le fameux slogan de Donald Trump « America fisrt ». Le magnat de la filière avicole sénégalaise rappelle qu’il y a 20 ans, l’essentiel des produits avicoles consommés au Sénégal était importé. « Notre combat était de nous organiser pour bâtir une filière avicole forte au Sénégal. Et c’est là où la générosité a du sens. J’ai partagé les informations et mes connaissances pour que d’autres puissent arriver à contribuer à la construction de ce secteur », a soutenu M. Ngom. Pour ce dernier, si aujourd’hui on voit des investissements se réaliser dans cette filière, des chaînes de valeurs vont se construire, des écosystèmes sont mis en place avec des partenaires dans la production de céréales et des sous produits (farine de poissons). A ses yeux, cela valait la peine de mener le combat d’investir dans la filière avicole.

L’urgence de valoriser l’offre locale
Pour faire face à la tyrannie des produits importés, le Pdg de Sedima appelle à renforcer la production locale. Il dit miser sur l’option substitution des importations par la production pour mieux promouvoir l’offre de notre pays. Même s’il se réjouit de l’implantation de chaînes de distribution étrangères dans notre pays, il plaide pour une intégration des produits locaux dans ces surfaces commerciales. « Le monde bouge et nous vivons dans une ère de compétition. C’est pourquoi, il faut prendre conscience de cette nouvelle donne », préconise le conférencier. Pour lui, la richesse créée ne doit pas se trouver uniquement entre les mains des étrangers et que les jeunes doivent participer à la construction de leur pays, surtout dans un contexte où le Sénégal ambitionne de devenir un pays pétrolier.

source : Le Soleil

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