Donald Trump a exigé lundi à Jérusalem, dans le cadre de sa première tournée à l’étranger en tant que président des Etats-Unis, que l’Iran cesse immédiatement son soutien militaire et financier aux « terroristes et (aux) milices », affirmant que les inquiétudes inspirées par Téhéran contribuaient à rapprocher Israël et de nombreux pays arabes.
Même s’il a abordé le conflit israélo-palestinien, promettant sans entrer dans les détails de tout faire pour favoriser un accord de paix, le président américain est ainsi resté sur la thématique qui a dominé au cours du week-end la première étape de sa tournée de neuf jours, en Arabie saoudite. Son discours de fermeté vis-à-vis de Téhéran a valu à Donald Trump de recevoir à Ryad un accueil chaleureux de la part des dirigeants arabes sunnites, hostiles au déploiement de l’influence iranienne chiite dans la région.
A Jérusalem, au premier des deux jours de sa visite dans l’Etat hébreu, Donald Trump s’en est à nouveau pris publiquement à l’Iran, s’engageant à ne jamais laisser la République islamique devenir une puissance nucléaire militaire.
Comme ses hôtes israéliens, au premier rang desquels le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu, le président américain est très critique de l’accord conclu avec l’Iran en 2015 par son prédécesseur Barack Obama sur un arrêt du programme nucléaire militaire iranien en échange de la levée de sanctions internationales contre Téhéran.
« Ce qui s’est passé avec l’Iran a rapproché d’Israël de nombreuses parties du Moyen-Orient », a-t-il jugé lors de sa rencontre avec le président israélien Reuven Rivlin.
Ultérieurement, lors d’un entretien avec Benjamin Netanyahu, Donald Trump a fait état d’une influence croissante de l’Iran dans les conflits en Syrie, au Yémen et en Irak, soit via son soutien à des combattants chiites soit via l’envoi de ses propres troupes.
NETANYAHU EXPRIME SA SATISFACTION
Le président américain a déclaré qu’il existait des opportunités de coopération à travers le Moyen-Orient. « Cela inclut faire progresser la prospérité, vaincre les maux du terrorisme et affronter la menace d’un régime iranien qui menace la région et cause tant de violences et de souffrances », a-t-il dit.
Donald Trump a demandé à l’Iran de mettre un terme à « son financement, sa formation et son approvisionnement mortels des terroristes et des milices ».
Recevant le président américain à sa résidence officielle, Benjamin Netanyahu lui a témoigné sa satisfaction après avoir vécu une relation acrimonieuse avec Barack Obama, dont il désapprouvait les efforts de rapprochement avec l’Iran, pays perçu en Israël comme une menace existentielle.
« Je veux que vous sachiez combien nous apprécions le changement dans la politique américaine à l’égard de l’Iran que vous avez énoncé si clairement », a dit le président du gouvernement israélien.
Tout juste réélu, le président iranien Hassan Rohani, présenté comme un pragmatique, a déclaré pour sa part lors d’une conférence de presse à Téhéran qu’il ne pourrait y avoir de stabilité régionale sans contribution de l’Iran. Il a accusé les Etats-Unis de soutenir eux-mêmes le terrorisme en appuyant des rebelles en Syrie.
Il a qualifié le sommet auquel le président américain a assisté à Ryad de « cérémonial qui n’avait aucune valeur politique et ne produira aucun résultat ».
PRIÈRE AU MUR DES LAMENTATIONS
« Qui peut dire que la région connaîtra une stabilité totale sans l’Iran? Qui a combattu les terroristes? C’était l’Iran, la Syrie, le Hezbollah. Mais qui a financé les terroristes? », a-t-il interrogé.
Hassan Rohani a aussi souligné le contraste entre la liesse des jeunes Iraniens fêtant au cours du week-end la réélection de leur président favorable à une détente avec l’Occident et les images de la rencontre entre Donald Trump et un ensemble d’autocrates arabes, dont les pays, pour certains, ont contribué à répandre un radicalisme sunnite autant hostile aux Etats-Unis qu’à l’Iran.
Au sujet du conflit israélo-palestinien, Donald Trump s’est contenté d’afficher sa détermination à contribuer à la paix, sans dire précisément comment.
Lors de leur rencontre, Benjamin Netanyahu n’a pas prononcé le mot « Palestiniens » mais a parlé de faire progresser « la paix dans notre région » avec les pays arabes contribuant à ces efforts.
Sur le plan des symboles, il est allé prier lundi devant le mur des Lamentations, dans la vieille ville de Jérusalem conquise par Israël durant la guerre des Six-Jours, en 1967, une première pour un président américain. Il a aussi visité l’église du Saint-Sépulcre.
Après Israël et la Cisjordanie, Donald Trump se rendra mercredi au Vatican, puis le lendemain en Belgique pour un sommet de l’Otan, avant d’achever sa tournée par le sommet du G7 en Sicile, les 26 et 27 mai.
Il aura ainsi visité des lieux majeurs de l’islam, du judaïsme et du christianisme, ce qui, affirment ses conseillers, renforce son argument selon lequel la lutte contre l’islamisme armé est une bataille entre « le bien et le mal ».
source : Reuters