GUAL BI TER, UNE ŒUVRE POIGNANTE QUI QUESTIONNE L’IMMIGRATION ET LE DÉVELOPPEMENT

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Une pirogue coupée en deux exposée à Ouakam. Derrière cette œuvre choc se cache une réflexion sur l’immigration clandestine et ses conséquences. L’artiste Moussa Ndiaye questionne aussi les difficultés des communautés côtières à travers ce symbole fort

Publication 08/05/2024

L’artiste sénégalais Moussa Ndiaye frappe fort avec sa dernière création, « Gual bi Ter ». Cette installation monumentale sur la plage Jean le Fèvre à Ouakam sur les Mamelles attire l’attention sur les réalités complexes de l’immigration et les défis auxquels sont confrontées les communautés côtières au Sénégal.

« Gual bi Ter » met en scène une pirogue coupée en deux, symbole puissant des tragédies humaines liées à l’immigration clandestine. L’œuvre invite à une réflexion profonde sur les motivations des migrants, les dangers qu’ils encourent et les conséquences de ces migrations sur la jeunesse.

« Gual bi Ter » est une composition artistique soigneusement élaborée, mettant en scène une pirogue chargée d’histoire. Ayant chaviré sur la plage de Ouakam, cette embarcation venue d’ailleurs a été le théâtre d’une tragédie humaine, transportant des migrants clandestins cherchant un avenir meilleur en Europe. L’œuvre explore visuellement cette histoire en positionnant les deux moitiés de la pirogue à la verticale, se faisant face et créant un espace entre elles qui offre une vue suggestive sur la mer. L’installation évoque une pirogue inclinée vers le ciel, remettant en question l’image traditionnelle dans la culture lébou d’une embarcation pointant vers l’océan.

Ndiaye explore également d’autres thématiques cruciales, telles que la pêche infructueuse, les pertes foncières et le manque de perspectives d’avenir pour la jeunesse. Son message est clair : il est urgent de trouver des solutions durables aux problèmes qui touchent les communautés côtières sénégalaises mais aussi à ces voyages périlleux qui impactent toute une génération en désespoir sur tout le continent africain.

Un geste de résistance artistique face à la prédation foncière

Le choix d’installer « Gual bi Ter » sur la plage Jean le Fèvre à Ouakam sur les Mamelles n’est pas anodin. Cette plage, lieu symbolique et cher aux Lebou de Ouakam, était menacée par une prédation foncière. En choisissant d’y installer son œuvre monumentale, Moussa Ndiaye a posé un geste de résistance artistique, attirant l’attention sur cette problématique et empêchant la destruction de ce site patrimonial.

La dimension monumentale de l’œuvre a imposé le respect et a contribué à clore le débat sur l’avenir de cette plage. « Gual bi Ter » est devenu un symbole de la lutte contre la prédation foncière et un rappel de l’importance de préserver le patrimoine culturel et naturel du Sénégal.

« Gual bi Ter » est une œuvre d’art puissante et émouvante qui ne manquera pas de susciter des débats et réflexions. C’est une invitation à repenser nos perceptions de l’immigration et du développement et à agir pour un monde plus juste et équitable.

Un dialogue ouvert et constructif

L’objectif de Moussa Ndiaye n’est pas de donner des leçons ou de proposer des solutions toutes faites. Il s’agit plutôt d’ouvrir un dialogue, de susciter la réflexion et d’encourager une prise de conscience collective. Son art agit comme un catalyseur de discussions et d’actions, permettant de faire avancer la cause des communautés marginalisées et de construire un avenir meilleur.

« A travers cette œuvre je cherche à donner une voix visuelle aux réalités difficiles de l’immigration et à stimuler une prise de conscience sur les défis complexes auxquels font face les communautés côtières au Sénégal mais aussi la jeunesse africaine les poussant vers ces périlleux voyages. Je souhaite inspirer un dialogue ouvert et constructif sur ces enjeux. »

Moussa Ndiaye
Artiste autodidacte, Moussa Ndiaye est un résident du village des arts du Sénégal. Sa démarche artistique est surtout inspiré de l’environnement urbain de la ville de Dakar qui lui est familier. Son œil aiguisé lui a permis de retracer les problèmes d’environnement que charrie la ville. Les problèmes d’embouteillage avec le parc automobile de plus en plus nombreux.
L’artiste, comme un architecte, redessine les bâtiments de la ville sous un autre angle. Il peint ses tableaux en utilisant du matériel de récupération (sacs de jute, personnages modelés avec du papier, débris de calebasses cassés, collage, etc…).
Moussa Ndiaye, dans son engagement recherche avec les couleurs qu’il utilise l’harmonie et la beauté urbaine pour les populations de la cité.

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