Timbuktu Institute : La désinformation, une menace pour la cohésion sociale et la démocratie

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Ce mardi 27 février, journalistes, chercheurs et membres de la société civile se sont rassemblés pour discuter d’un sujet d’intérêt public aux retombées parfois dramatiques : la désinformation.

À l’initiative de Timbuktu Institute, cette rencontre clôture un projet de recherche mené en collaboration avec Meta, portant sur les enjeux de la désinformation au Sahel. Sous le thème « Enjeux de la désinformation et défis de la cohésion sociale et de la démocratie », ce séminaire a réuni des experts du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Bénin, partageant ainsi leurs connaissances et expériences.

Le directeur régional de Timbuktu Institute, Bakary Sambe, a inauguré les débats avec une présentation intitulée « La désinformation en période électorale : une menace pour la paix et la stabilité au Sahel ? ».

Pour le chercheur, ce phénomène tend à s’aggraver et à perturber la quiétude civique, en raison des luttes de positionnement entre personnalités politiques, se déroulant principalement sur le terrain numérique.

Le Dr Sambe a exposé des statistiques alarmantes, faisant état de plus de 5 000 décès en Afrique subsaharienne, entre 2002 et 2017, résultant de processus électoraux contestés et des violences qui en découlent.

« C’est ce paradoxe où l’élection, censée célébrer la démocratie, devient un moment d’angoisse. Nous sommes témoins de séries de violences et de conflits dans nos pays. Dans certains pays, même ceux ayant réussi à maîtriser les menaces transfrontalières, les périodes électorales, notamment préélectorales, sont marquées par des discours de haine et des violences médiatisées. Cette situation mérite toute notre attention », a souligné le directeur régional de Timbuktu Institute.

Parmi les facteurs propices à la propagation de la désinformation, on note la prolifération des médias en ligne tels que les sites Internet et les chaînes YouTube, ainsi que l’émergence de comptes personnels à forte audience sur diverses plateformes sociales telles que Facebook, Instagram et TikTok.

Parmi les autres éléments favorisant l’expansion de ce phénomène, l’abandon des principes journalistiques de base par les professionnels du secteur a été mis en lumière par Ignace Sossou, journaliste et formateur en vérification des faits, lors de la présentation du sujet « Quelle éthique d’utilisation des réseaux sociaux pour lutter contre la désinformation ? ». Il a déploré le traitement de l’information sans vérification préalable, provenant des réseaux sociaux par les journalistes, une pratique motivée par la recherche constante de scoops et surtout de sensationnalisme.

Pour tenter d’endiguer la propagation de la désinformation, des pistes de solutions ont été préconisées. En tête de cette lutte, les journalistes sont appelés à davantage de responsabilités en s’engageant à toujours respecter les principes fondamentaux de leur métier dans le traitement de l’information. Étant donné que le numérique est désormais une composante intégrante de notre quotidien, une éducation aux médias destinée à la population est vivement encouragée. Les intervenants à ce séminaire ont même exprimé leur désir de voir ce module intégré aux programmes scolaires.

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