ACCOMPAGNER LES JEUNES ARTISTES

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Germaine Acogny© Malick MBOW

Pour renforcer les compétences des acheteurs culturels du Nord du pays, l’Institut Français de Saint-Louis et la compagnie Zhu Culture, ont organisé, les 3 et 4 novembre, la première édition du Ndar Show Expo.

Cheikh NDIONGUE  |   Publication 06/11/2023

Pour renforcer les compétences des acheteurs culturels du Nord du pays, l’Institut Français de Saint-Louis et la compagnie Zhu Culture, ont organisé, les 3 et 4 novembre, la première édition du Ndar Show Expo.

Saint-Louis a accueilli ces 3 et 4 novembre, le Ndar Show Expo. Ces premières rencontres du spectacle vivant ont permis à une vingtaine de jeunes artistes musiciens, danseurs et du monde du théâtre et des professionnels mondiaux du secteur d’échanger autour de leurs pratiques. Cet évènement vient couronner le programme CulturLab, premier dispositif d’accompagnement long à l’entrepreneuriat culturel dans la vieille ville, destiné aux acteurs culturels de la zone nord et dont l’objectif est, entre autres, leur professionnalisation, leur rayonnement national et international, le renforcement de l’écosystème culturel et de la dynamique entrepreneuriale de la région. Il s’agit aussi de structurer le secteur culturel comme filière économique essentielle à fort potentiel de croissance, créateur de valeur et de richesse pour tous.

Déroulé par l’Institut français de Saint-Louis et l’ambassade de France, en collaboration avec la compagnie Zhu Culture, qui a une bonne expérience de la formation dans les Industries culturelles et créatives (Icc) sur le continent africain, l’accompagnement de ce salon du spectacle vivant va durer deux ans, selon Isabelle Boiro-Gruet, Directrice déléguée de l’Institut français du Sénégal à Saint-Louis. Le besoin s’était en effet fait sentir, selon elle, de s’appuyer sur un partenaire qui a une bonne expérience dans la formation professionnelle dans ce domaine. Dans le même sens, elle a fait savoir que ces rencontres professionnelles sont le point d’aboutissement d’un programme de six mois sur la communication digitale, la production, la diffusion, la recherche de financements et la formalisation à destination de 20 lauréats de la zone nord, de Louga à Matam. Le projet, souligne-t-elle, est né du constat qu’il y avait beaucoup de jeunes très talentueux en théâtre, en musique et en danse. Il fallait leur apporter d’autres outils supplémentaires pour qu’ils puissent se formaliser, présenter et formuler leurs projets artistiques, affiner une création artistique singulière en lien avec des formateurs professionnels, essentiellement sénégalais et africains, et avec des experts artistiques.

Professionnalisation des femmes

C’est aussi le lieu, selon la directrice de l’Institut français, de porter un plaidoyer sur la professionnalisation des jeunes femmes dans le secteur artistique et pour faire comprendre aux jeunes qu’être artiste, c’est un métier, surtout en ce moment où il y a une structuration du statut de l’artiste qui se fait. Par ailleurs, explique-t-elle, cette initiative est née de la rencontre de deux pôles au sein de l’Institut français, entre la Villa Saint-Louis Ndar, qui est la première résidence de recherche et de création en Afrique subsaharienne dans le réseau des villas françaises, et l’incubateur de l’institut Teranga Tech Incub dédié à l’entrepreneuriat, inauguré il y a quelques mois par l’ambassadeur de France et le Gouverneur de la région de Saint-Louis. Le link entre ces deux structures d’accompagnement de résidence artistique et d’incubation sur l’entrepreneuriat a permis de créer un programme inédit autour de l’entrepreneuriat culturel. La première année étant dédiée à la formation de producteurs, d’administrateurs et surtout d’artistes dans le spectacle vivant, la seconde permettra, selon Isabel Boiro, de se focaliser sur les métiers de l’audiovisuel, du cinéma et de la création numérique, et probablement de la régie technique en complément des formations qui se font déjà à Saint-Louis dans ce secteur. Pour ce faire, un état des lieux complet de ce qui existe et des besoins sera fait sur ces filières qui ont des portées économiques intéressantes pour les jeunes.

Ce sont des valeurs d’engagement social sur le droit des femmes, sur l’environnement et sur les traditions du Sénégal que portent les vingt lauréats bénéficiaires du projet qui, selon la directrice de l’Institut français, auront la chance de dialoguer sur des thèmes aussi variés que les droits de l’artiste, les modèles économiques qu’il faut développer pour vivre de son art, comment s’affirmer en tant que femme, avancer dans sa pratique et en vivre, mais aussi des panels plus techniques comme la communication et la distribution digitale, et sur les radiodiffusions au niveau du continent.

S’inscrire dans une démarche professionnelle

Pour Luc Mayitikou, directeur de la compagnie Zhu Culture, il s’agit dans ce projet de pouvoir apporter aux artistes de la zone nord de Saint-Louis, Matam, Podor et Louga, un programme qui puisse leur permettre de pouvoir développer leur carrière, de pouvoir s’inscrire dans une démarche professionnelle. Il s’agissait surtout de leur apporter des compétences qui leur serviront dans leur carrière. Pour la mise en œuvre, un appel à candidatures a été ouvert dans la zone nord pour sélectionner une vingtaine de jeunes acteurs devant participer au programme qui s’est fait en deux grandes phases. D’abord une formation et une résidence artistique leur permettant de travailler sur leur propre projet. La première année (2023) étant bouclée, les jeunes artistes ne seront pas lâchés car ils bénéficieront, selon le directeur de Zhu Culture, d’un suivi et d’un accompagnement de 6 mois. Par ailleurs, tous les outils de communication fabriqués autour du projet seront utilisés pour les mettre en contact avec le monde professionnel dont une partie est déjà à Saint-Louis lors de cet événement. Le plus important à son avis, c’est de savoir ce qui va se passer après et comment ces jeunes vont utiliser et profiter de ces mois d’accompagnement et de tous ces outils mis à leur disposition pour pouvoir aller sur le marché du travail. C’est d’ailleurs là l’objectif de CulturLab, donner aux jeunes artistes des moyens et outils leur permettant d’aller sur le marché du travail avec leur art et leurs compétences.

Pour Germaine Acogny, danseuse et chorégraphe de renommée mondiale, fondatrice de l’Ecole des sables, choisie comme marraine, cette formation est d’autant plus intéressante qu’elle permet d’établir un dialogue intergénérationnel entre les jeunes et les anciens. Elle a invité les jeunes à s’inspirer des valeurs sénégalaises que sont le travail, l’honnêteté, l’humilité et la patience, seuls gages de succès. Germaine Acogny a donné son propre parcours en exemple aux jeunes qui doivent, selon elle, croire en eux et rester déterminés, car c’est le seul moyen de se faire aider par les institutions et formateurs.

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