Peut-on aimer l’œuvre de Picasso quand on connaît son comportement violent?

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Juliette Baëza

PICASSO©Malick MBOW

Alors que le monde rend hommage à l’un des pères du cubisme, mort il y a cinquante ans, on peut débattre de la nécessité de regarder les toiles d’un homme décrit comme tyrannique et brutal avec celles qui ont partagé sa vie.

Une femme passe devant des dessins de Picasso représentant Françoise Gilot, lors de l'exposition «Picasso et les femmes» à la Kunsthalle Messmer à Riegel am Kaiserstuhl (Bade-Wurtemberg), en Allemagne, le 21 juin 2017. | Patrick Seeger / DPA Picture-Alliance via AFP
Une femme passe devant des dessins de Picasso représentant Françoise Gilot, lors de l’exposition «Picasso et les femmes» à la Kunsthalle Messmer à Riegel am Kaiserstuhl (Bade-Wurtemberg), en Allemagne, le 21 juin 2017. | Patrick Seeger / DPA Picture-Alliance via AFP

L’année 2023 sera-t-elle celle de Pablo Picasso? À l’occasion du cinquantenaire de sa mort, l’artiste est célébré partout dans le monde, en vitrine de nombreux musées et à l’affiche de pas moins de quarante-deux expositions au total. Une mise en lumière qui déchaîne les passions dans l’ère post-#MeToo: la réputation du peintre est aujourd’hui ternie par les comportements violents qu’il aurait eus, en particulier à l’égard des femmes avec qui il a vécu.

La vie privée de Pablo Picasso a été fortement exposée, à travers des écrits, des notes, des témoignages laissés par lui-même ou ses contemporains. Les femmes qui ont partagé sa vie ont évoqué leur relation avec lui, permettant ainsi d’en apprendre plus sur la personnalité et les comportements de l’artiste«J’ai lu ce qu’ont laissé les maîtresses, les épouses, les enfants, affirme Sophie Chauveau, autrice d’une biographie de Pablo Picassointerrogée par Le Figaro. Il aura haï les femmes qu’il a eues au point de les battre et de les enfermer. Marie-Thérèse [Walter] a employé le mot “viol”. Françoise [Gilot] a eu une joue percée par une Gauloise allumée, et ne parlons pas de la tragédie sado-maso avec Dora Maar. Marie-Thérèse et Jacqueline [Roque] se sont suicidées [après la mort du peintre, ndlr]

Parmi les témoignages, celui de Françoise Gilot est peut-être le plus fourni. La compagne de Pablo Picasso pendant près de dix ans, de 1944 à 1953, a raconté le despotisme de l’artiste dans son livre Vivre avec Picasso ainsi qu’au cours de plusieurs entretiens. Elle y décrit un «être tyrannique, superstitieux et égoïste»«L’une des rares fois où j’ai réellement posé, je me rappelle être restée là à sangloter tout ce sombre après-midi de novembre, presque sans m’arrêterse souvient-elle au sujet d’une lithographie réalisée en 1950Pablo trouvait cela très stimulant. “Votre figure est merveilleuse aujourd’hui”, me disait-il en la dessinant. En y réfléchissant, je compris que Picasso n’avait jamais pu supporter longtemps la compagnie d’une femme.»

Une mort qui entraîne des morts

Pablo Picasso est accusé d’avoir une emprise destructrice, violente, sur ses multiples compagnes. Toutes avaient une carrière. Toutes ou presque l’ont abandonnée sous la domination de l’artiste.

D’abord, Fernande Olivier, sa maîtresse de jeunesse, à qui il interdit d’exercer son métier de modèle et qu’il enferme à clé quand il s’absente. Puis, Olga Khokhlova, avec laquelle il se marie en 1918. Danseuse de ballet lorsqu’elle rencontre le peintre, elle donne naissance à un enfant et abandonne sa carrière. Dora Maar, ensuite, célèbre photographe surréaliste, indépendante financièrement, qui cède au peintre et arrête d’exercer son métier. Françoise Gilot, enfin, la seule à avoir résisté et à avoir quitté l’artiste«Quand j’ai commencé à avoir du succès, il en a pris ombrage»confiait en 2012, à Paris Match, celle qui s’est exilée aux États-Unis pour vivre de son art.

 

Des faits de violence sont également imputés à Pablo Picasso. De sa brutalité à l’encontre d’Olga Khokhlova, notamment lors de disputes durant lesquelles il la traîne par les cheveux dans leur appartement, à son déchaînement contre Dora Maar, qu’il aurait régulièrement battue au point qu’elle perde parfois connaissance, en passant par les soupçons de viols et de pédophilie qui pèsent sur lui, notamment avec Marie-Thérèse Walter.

Lorsqu’elle rencontre Picasso en 1926, elle est alors une adolescente de 17 ans, encore au lycée; lui en a 45. Dans l’épisode consacré à Pablo Picasso du podcast Vénus s’épilait-elle la chatte?, Julie Beauzac utilise le mot «pédocriminalité» et évoque la naïveté d’une jeune fille manipulée par un artiste célèbre qui pourrait être son père. Elle cite également Sophie Chauveau: «[Picasso disait à Marie-Thérèse Walter]: “Même si c’est mal, même si tu crois que c’est mal, même si ça fait mal, c’est de l’amour, le plus pur.”»

Bien plus tard, en 1974, Marie-Thérèse Walter raconte sur France Culture«Picasso viole d’abord la femme, comme Renoir, puis on travaille.» Le viol est un sujet que Julie Beauzac juge omniprésent dans l’oeuvre de Picasso, notamment à travers la figure du minotaure qu’il présente sur ses toiles comme un alter-ego.

 

Si Picasso fait autant polémique, c’est enfin à cause des drames dont il semble être à l’origine. Marie-Thérèse Walter et Jacqueline Roque –sa dernière compagne– se sont suicidées après la mort de l’artiste (1973), la première en 1977, la seconde en 1986. Dora Maar a fini ses jours internée, à l’initiative du peintre. Et les hommes ne sont pas en reste. Pablito Picasso, petit-fils du peintre, a mis fin à ses jours à 24 ans, peu après le décès de son grand-père. Son père, Paulo, né de l’union de Picasso avec Olga Khokhlova, a sombré dans l’alcoolisme et est décédé d’un cancer du foie l’année suivante, en 1975.

Autant de tragédies qui ont inspiré ces mots à la petite-fille du génie espagnol et sœur de Pablito, Marina Picasso, dans son livre Grand-Père: «L’œuvre des créateurs, fut-elle lumineuse, mérite-t-elle un si grand sacrifice de vies humaines? À aucun moment l’ensemble de ma famille n’a pu se soustraire à l’étau de ce génie qui avait besoin de sang pour signer chacune de ses toiles.»

«J’aimerais avoir les preuves de ces comportements violents»

Pour autant, ces accusations sont nuancées, en premier lieu par les femmes concernées elles-mêmes. En dehors de Françoise Gilot, presque aucune n’accuse frontalement Pablo Picasso et quasiment toutes le décrivent les yeux plein d’amour.

En outre, de nombreux spécialistes de l’œuvre et de la vie du peintre ne voient pas de faits condamnables aux yeux de la loi. «Je me sens féministe, je travaille sur les archives de Picasso depuis des années, et je n’ai rien trouvé de répréhensible, recadre Cécile Godefroy, responsable du Centre d’études Picasso et commissaire de plusieurs expositions autour du peintreEn effet, ce ne devait pas être un homme facile à vivre, dans sa posture de patriarche né dans le sud de l’Espagne à la fin du XIXe siècle et qui considérait assez peu son entourage. Un homme totalement autocentré, qui a certainement exercé une emprise sur ces femmes. Mais il faut mesurer le degré de violence dont on parle, car il y a différents niveaux d’accusations qui sont portées à l’égard de Picasso, dont beaucoup sont extrapolées.»

Macho, homme de son époque, toujours avec des femmes beaucoup plus jeunes que lui… Nombreux sont les propos qui recontextualisent les comportements de l’artiste dans la réalité de son temps. «Ces femmes, il ne les a pas violées, il ne les a pas torturées, il en a abandonnées certaines pour être avec d’autres et elles ont certainement souffert, retrace Androula Michael, maîtresse de conférences en art contemporain à l’université de Picardie Jules-Verne. Mais nous n’avons aucune preuve à part [le témoignage] de Françoise Gilot. J’aimerais bien avoir les preuves de ces comportements violents!»

Selon certains, Pablo Picasso serait aujourd’hui comparé à Harvey Weinstein et placé au cœur des débats actuels autour des violences sexistes et sexuelles uniquement parce qu’il représente l’archétype de la domination masculine dans l’art. Une vision considérée comme partielle par celles et ceux qui mettent en accusation l’artiste, mais qu’ils ne nient pas pour autant.

«[Le cas Picasso], c’est comme une sorte de loupe sur tous les aspects du système hétéropatriarcal et la façon dont ça impacte la culture, commente Julie Beauzac en préambule de l’épisode de Vénus s’épilait-elle la chatte? sur Picasso. Il permet de s’interroger sur l’esthétisation des violences sexistes et sexuelles, la façon dont l’histoire de l’art s’organise en boys’ club, comment la société fabrique les génies et l’impunité qu’on accorde aux gens puissants.» Picasso, un cas d’école? C’est peut-être l’une des clés de compréhension du déchaînement autour de l’artiste, mais loin d’être la seule.

Des indices au creux des toiles?

Au-delà des témoignages au sujet de la violence exercée par Picasso dans la sphère privée, l’œuvre de l’artiste est elle aussi imprégnée d’éléments intimes. Le peintre le revendiquait lui-même, affirmant que toute sa vie était racontée par le détail dans son travail. Il est ainsi légitime de se demander si ses tableaux révèlent certaines choses. Sont-ils nourris de la brutalité qu’il pouvait exercer sur ses compagnes? Représentent-ils certains épisodes intimes?

Le cubisme en lui-même est au centre de ces réflexions. Ce mouvement artistique déstructuré découpe le sujet du tableau, le lacère presque. Et chez Picasso, ces modèles disloqués ou démembrés sont régulièrement des femmes. «À chaque fois qu’il quitte une femme, il revient à une période plus cubiste, même beaucoup plus tard dans son histoire, pour la casser sur la toile», évoque Sophie Chauveau au micro de Julie Beauzac.

 

Selon l’historienne de l’art Androula Michael, au contraire, les œuvres cubistes de Picasso ne peuvent pas être considérées comme des indices ayant trait à la violence de l’artiste. «Le cubisme est quelque chose de très particulier, c’est un art moderne avec des plans découpés, explique-t-elle. Mais Picasso ne destructurait pas uniquement les femmes, c’était aussi des paysages, des natures mortes… Ce ne sont pas les tableaux qui apportent la preuve d’une quelconque violence.»

 

Ce qui est certain, c’est que Pablo Picasso a peint les femmes qu’il a fréquentées sous toutes les coutures. Olga Khokhlova est par exemple représentée sur de nombreux tableaux illustrant la maternité, quand elle vient de donner naissance à son enfant. Marie-Thérèse Walter est représentée nue et endormie et affirmera plus tard que Picasso exigeait d’elle qu’elle adopte ces poses-là.

 

La réalité du peintre est ainsi transposée dans ses toiles, au point qu’on se demande si le minotaure s’accouplant avec des femmes dans des scènes de viol ne représente pas le peintre avec ses compagnes, notamment Marie-Thérèse Walter, qu’il rencontre à cette période. Si les titres de ces œuvres sont évocateurs –Minotaure caressant une dormeuse ou encore Le Viol–, certains spécialistes estiment qu’il s’agit de constructions a posteriori, créées de toute pièce et romancées pour exploiter le mythe.

De la même manière, la série de tableaux intitulée La Femme qui pleure fait aujourd’hui couler beaucoup d’encre. Si la première lecture de l’œuvre se rapporte de toute évidence à la guerre d’Espagne et à la destruction de Guernica, illustrant la détresse de toutes les femmes espagnoles, elle représente aussi une personne bien réelle: Dora Maar. Une femme que Picasso aurait battue et à qui il aurait fait subir une véritable torture psychologique. Comment, dès lors, dissocier la femme du modèle et l’homme de l’artiste?

Pablo Picasso n’a-t-il pas lui même déclaré«Pour moi, Dora est une femme qui pleure. Pendant des années, je l’ai peinte en formes torturées, non par sadisme mais par plaisir. Je ne pouvais donner que la vision qui s’imposait à moi, c’était la réalité profonde de Dora»? De son côté, comme d’autres spécialistes de l’histoire de l’art, Androula Michael insiste sur la lecture anachronique de cette œuvre faite aujourd’hui. «Selon moi, il s’agit de la souffrance d’une femme générique et pas d’une femme de Picasso. Il ne faut pas confondre les modèles vivants avec leur représentation.»

 

Cependant, l’historienne de l’art n’exclut pas un deuxième niveau de lecture. «Je n’impose pas cette interprétation comme l’unique lecture du tableau. Dans une œuvre artistique, il y a évidemment plusieurs lectures. Chacun voit le tableau comme il le voit, mais il ne faut rien imposer comme LA vérité du tableau.»

Une vision partagée par Julie Beauzac, l’autrice du podcast féministe Vénus s’épilait-elle la chatte?«Ce qui m’intéresse ce n’est pas de pourrir Picasso, mais d’étudier l’histoire de l’art en ayant toutes les informations pour le faire. Je trouve qu’on en apprend plus sur les œuvres lorsqu’on est au courant de ce qu’elles représentent, y compris des violences sexuelles. Pourquoi une telle résistance, une telle levée de boucliers face à ça?»

Recontextualiser et débattre

Ces débats de plus en plus prégnants ont conduit les musées à repenser leur travail autour de Pablo Picasso. Les 50 ans de la mort du peintre sont à la source d’expositions à travers le monde, mais ont aussi conduit les acteurs et actrices du monde de l’art à poser la question des violences. «J’ai eu droit à un training par le musée pour me préparer à répondre aux questions qui allaient m’être posées sur les relations de Picasso aux femmes», annonce ainsi Laurence Madeline, historienne de l’art spécialiste du peintre espagnol, interrogée par une journaliste de Télérama.

Au musée Picasso, à Paris, dont Cécile Debray a pris la tête en 2021, l’heure est aussi à la remise en question. «Je comprends extrêmement bien le caractère presque insupportable de ces figures d’hommes tout-puissants et dominantssouligne-t-elle au micro de la RTSNous ne sommes pas là pour faire une sorte de monument à Picasso, nous sommes là pour accueillir le débat, pour accompagner ce changement de regard, et surtout pour transmettre la puissance de cette œuvre, qui est quand même une œuvre exceptionnelle, et on essaie de trouver un modus vivendi dans ce climat assez polémique.»

Panneaux explicatifs, accrochage repensé, débats et symposium autour de Picasso et de son rapport aux femmes… L’institution parisienne a décidé de s’emparer du sujet et compte opérer des transformations dès 2024. «Le musée se doit de recontextualiser certains sujets, certaines représentations qui ont trait à la sexualité, par exemple, de façon à s’adresser à tous les publics, estime Cécile Godefroy, responsable du Centre d’études Picasso. Nous allons également remontrer les collections dans leur intégralité, pour permettre de se replonger dans l’œuvre et se détacher ainsi de cette approche très biographique et privée qui a longtemps dominé. Cela étant dit, le musée reste un espace de réflexion et de contemplation, je pense qu’il ne faut pas nécessairement tout protéger.»

Le musée Picasso considère surtout le débat comme un vecteur de réflexion et d’apaisement. Une discussion nécessaire pour Androula Michael. «Je suis pour que l’on revienne tous à la table des discussions avec des documents, des arguments, des choses qui nous permettent d’avancer, plaide l’historienne de l’art qui codirige le doctorat Picasso du musée de Barcelone. Je pense que c’est un débat qu’il faut avoir, ouvert aux spécialistes, aux anthropologues, aux historiens et aussi au public.»

Enfin, les mutations des musées passent aussi par une programmation innovante, avec des expositions originales, remettant des femmes à l’honneur. En 2022, l’artiste contemporaine féministe Orlan avait ainsi investi le musée Picasso à Paris, afin de revisiter l’œuvre du génie espagnol sous le prisme de son rapport aux femmes. Une tentative de faire sortir de l’ombre ses compagnes, de leur permettre de s’en émanciper.

 

Faut-il y voir une stratégie de «feminisme washing» pour s’acheter une image féministe? Le musée s’en défend. «Nous voulons replacer les femmes au centre du débat et remettre à l’honneur les femmes artistes, mises à l’écart de l’histoire de l’art longtemps restée très masculine, justifie la commissaire d’exposition Cécile Godefroy. Il est essentiel de donner un espace et la parole à ces artistes contemporaines et de ne pas seulement proposer un discours érudit et bien cadré.»

Julie Beauzac encourage quant à elle les initiatives américaines, notamment celle du Brooklyn museum où la féministe Hannah Gadsby est aux commandes d’une grande exposition prévue pour juin. «Ça me donne de l’espoir et je pense qu’il est possible d’avoir un vrai discours muséal critique sur Picasso. Concernant les initiatives en France et le musée Picasso à Paris, je ne sais pas quoi en penser, car ça reste quand même leur fond de commerce. Mais le Louvre avait abrité une exposition très intéressante sur les violences sexuelles en 2000, donc pourquoi pas.»

«Vous n’êtes pas obligés d’aimer Picasso»

Comment regarder l’œuvre de Picasso, à l’aune des choses que l’on connaît désormais de lui? Peut-on encore aimer son œuvre, et comment? Vaste question qui génère pourtant une réponse unanime de la part de toutes les interlocutrices interrogées. «On ne peut pas aimer un artiste, et Picasso en particulier, dans son intégralité!, s’exclame Androula Michael. Moi-même, dans les 150.000 œuvres de Picasso, il y en a plein que je n’aime pas. Je pense que ce n’est pas très grave si on ne l’aime pas. L’important, c’est de parler de tout ça, comme une prise de conscience, pour comprendre des choses au-delà de Picasso.»

Une réflexion partagée par Julie Beauzac, qui insiste sur le cheminement personnel de chacun face à l’art«Vous n’êtes pas obligés d’aimer Picasso. Je ne dis pas de ne plus l’aimer, de le détester ou de le boycotter. Mais ça n’exempte pas de se documenter. Ensuite, chacun se débrouille. Et si vous êtes devant une toile de Picasso et que vous trouvez ça beau, ce n’est pas grave, évidemment.» Pour Cécile Godefroy, du musée Picasso, il s’agit aussi de prendre du recul. «Il faut se repencher sur l’œuvre elle-même, venir la voir au musée pour se faire sa propre opinion, critiquer, reconsidérer, suggère-t-elle. L’œuvre implique l’idée de contemplation, c’est une expérience tout à fait personnelle. Je pense que venir au musée permet de se réconcilier avec une image qui est abîmée, questionnée auprès des plus jeunes publics.»

Loin de la cancel culture et du boycott de l’artiste, Julie Beauzac replace de son côté la question de l’argent au centre du débat. «C’est très personnel mais moi, dans ce genre de situations, je ne donne pas d’argent pour les artistes vivants et même quelques fois les artistes morts. Je n’achète pas de livre, pas de disque. C’est une forme de résistance. Est-ce qu’on a envie d’aller à des expos Picasso, dont les bénéfices et les recettes continuent d’alimenter tout un système?» Un enjeu financier au cœur de cette célébration internationale, dont les recettes devraient être à la hauteur de l’événement.

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