L’Espagne et la Catalogne en pleine tourmente depuis le référendum

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Le pays traverse sa plus grave crise politique depuis la fin du régime de Franco. Retour sur le film des événements depuis le référendum interdit du 1er octobre.

Malgré l’interdiction de la consultation, jugée inconstitutionnelle par la justice espagnole, le référendum d’autodétermination de la Catalogne organisé le 1er octobre a marqué le point d’orgue d’une crise qui a poussé des centaines de milliers de personnes, défendant les deux points de vue, dans les rues des principales villes du pays.

1er octobre : un référendum émaillé de violences

Après plusieurs jours de tensions croissantes, des milliers de Catalans se massent devant les bureaux de vote pour participer à un référendum sur l’indépendance convoqué le 6 septembre, malgré l’interdiction de la Cour constitutionnelle. La police tente d’empêcher la tenue du scrutin dans une centaine de bureaux. Des forces de l’ordre chargent des manifestants, tirent des balles en caoutchouc et usent de leurs matraques, des images qui font le tour du monde. Au moins 92 blessés. Dans la soirée, le président catalan Carles Puigdemont affirme que les citoyens de Catalogne ont gagné «  le droit d’avoir un État indépendant qui prenne la forme d’une République  ». Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, assure qu’il n’y a «  pas eu de référendum  » et déclare que les forces de l’ordre ont «  fait leur devoir  ».

2 : les violences condamnées à l’international

Le gouvernement séparatiste affirme que le «  oui  » à l’indépendance l’a emporté avec 90 % des voix, selon des résultats partiels. Les partis opposés à l’indépendance ont boycotté le scrutin. La Commission européenne a appelé à éviter les violences et à un dialogue entre le gouvernement central et les indépendantistes. Carles Puigdemont demande une médiation internationale et exige le retrait des forces de l’ordre. Plusieurs milliers de personnes défilent à Barcelone et dans d’autres villes de la région pour défendre le référendum et dénoncer les violences.

3 : grève générale et manifestations, discours du roi

Grève générale à l’appel d’une quarantaine d’organisations syndicales, politiques et sociales. Une manifestation monstre rassemble 700 000 personnes à Barcelone pour protester contre les violences policières. Dans la soirée, le roi d’Espagne Felipe VI déclare dans une allocution télévisée, événement rare, que l’État doit «  assurer l’ordre constitutionnel  » et dénonce la «  déloyauté inadmissible  » des dirigeants catalans.

4 : vers une déclaration d’indépendance  ?

Carles Puigdemont assure à la BBC que son gouvernement s’apprête à déclarer l’indépendance de la Catalogne dans les prochains jours. La Bourse de Madrid accuse le coup, clôturant en forte baisse. Dans la soirée, le président séparatiste reproche au roi d’avoir «  délibérément ignoré des millions de Catalans  » scandalisés par les violences policières. Il réitère son appel à une médiation internationale, aussitôt rejetée par Madrid.

5 : anxiété des milieux économiques

La Cour constitutionnelle suspend la session du Parlement catalan annoncée pour lundi, au cours de laquelle est envisagée la déclaration d’indépendance. Sur fond de dégringolade boursière, Banco Sabadell, deuxième banque catalane, annonce le transfert de son siège social hors de la région. Plusieurs entreprises, dont la troisième banque d’Espagne CaixaBank ou le groupe gazier Gas Natural, font de même le lendemain.

6 : timides gestes d’apaisement

Carles Puigdemont annonce qu’il repousse son intervention devant le Parlement régional. La nouvelle séance est prévue mardi, l’ordre du jour portant simplement sur la «  situation politique  ». Les résultats définitifs du référendum sont transmis au parlement régional : 90,18 % de «  oui  » à la sécession avec un taux de participation de 43 %. Le gouvernement espagnol appelle les dirigeants catalans à dissoudre leur parlement et à convoquer de nouvelles élections régionales anticipées. Le préfet, principal représentant de l’État en Catalogne, présente pour la première fois des excuses au nom des forces de l’ordre. À Madrid, des responsables indépendantistes ressortent libres après avoir été entendus par la justice pour des faits de «  sédition  » lors de manifestations les 20 et 21 septembre.

7 : les Espagnols descendent dans la rue

Des dizaines de milliers de personnes, vêtues de blanc, manifestent dans plusieurs villes d’Espagne ou au Pays basque, pour réclamer un «  dialogue  » entre les Catalans et le reste du pays. Une autre marche, «  patriotique  », rassemble dans le centre de Madrid quelque 50 000 personnes pour «  défendre l’unité de l’Espagne  ».

source : Le Point

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