INFRASTRUCTURE. Une piste d’aéroport doit-elle forcément être plate et rectiligne ? Pas forcément selon les ingénieurs européens qui planchent sur le projet Endless Runway, un concept de piste sans début ni fin qui permettrait de s’affranchir de certaines contraintes telle l’orientation du vent. Explications.
Techniquement, les ingénieurs ont déterminé que les dimensions idéales sont celles d’un cercle de 3 kilomètres de diamètre, offrant donc une circonférence de 9,42 km. Des dimensions assez proches de l’autodrome de Nardo, dans l’extrême sud de l’Italie, où l’anneau de vitesse mesure 4 km de diamètre pour 12,5 km de développé, le tout sur 16 mètres de large. Et les ressemblances ne s’arrêtent pas là : tout comme la piste d’essai automobile, l’extérieur de la piste d’aéroport circulaire sera progressivement relevée, afin que l’énergie centrifuge plaque les avions au sol et leur permette d’atteindre la vitesse souhaitée sans changement de cap. « Pour les voyageurs, la sensation sera celle d’un léger virage« , promettent les concepteurs.
Une piste circulaire remplacerait trois à quatre pistes linéaires
Autres avantages attendus, le rythme des mouvements d’avions pourra être plus soutenu que sur une classique piste de béton rectiligne. En cas de vent nul ou faible, plusieurs décollages et atterrissages pourront même avoir lieu en même temps, sur des positions diamétralement opposées de l’unique piste. En cas de vent changeant, les contrôleurs aériens pourront indiquer l’axe d’approche le plus favorable, évitant des manœuvres de dernière minute aux pilotes et un possible abandon de l’atterrissage en cas de bourrasque par le travers. L’utilisation de l’espace au cœur de l’anneau pourra également être plus rationnelle, avec une distance égale à la piste de tous les terminaux, disposés en étoile, et de la tour de contrôle ou des services de secours, situés au centre géométrique de l’ensemble.
Les inventeurs de la piste sans fin soutiennent l’idée que ce type d’infrastructure pourrait remplacer entre trois et quatre pistes classiques, pour un coût inférieur. L’empreinte carbone de l’aéroport serait notablement diminuée, tout comme celle des vols y faisant escale, leurs manœuvres étant plus efficaces. Enfin, dernier atout pour cet aéroport du futur, la piste circulaire serait plus égalitaire pour… distribuer les nuisances aux alentours. Chacun son tour ?
source : Bati Actu