Merkel appelle Facebook à faire plus contre les dérapages racistes visant les migrants

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Angela MERKEL demande une politique de rigueur de la part de Facebook face au racisme
Angela MERKEL demande une politique de rigueur de la part de Facebook face au racisme

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé, vendredi, Facebook à agir plus vite contre les commentaires haineux. Les messages anti-migrants se multiplient sur le réseau social, montrant une facette moins accueillante de l’Allemagne.

Angela Merkel veut que Facebook soit plus rapide à bannir les commentaires racistes. Dans le contexte actuel d’arrivée massive de migrants en Allemagne, le célèbre réseau social a un rôle à jouer, a estimé la chancelière allemande dans le quotidien régional « Rheinische Post », vendredi 11 septembre. « Quand des gens incitent à la haine raciale sur les réseaux sociaux en utilisant leur vrai nom, ce n’est pas seulement l’État qui doit réagir. Facebook, en tant que compagnie, devrait faire quelque chose contre de tels propos », a-t-elle souligné.

Les racistes sortent du bois

La chancelière n’a pas choisi le « Rheinische Post » par hasard pour lancer son appel au géant des réseaux sociaux. Les autorités craignent spécifiquement une montée de la xénophobie en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le « Land » le plus peuplé d’Allemagne, où paraît ce quotidien. Il va devoir accueillir près d’un cinquième de tous les migrants qui entrent sur le sol national en raison des règles établies par Berlin, qui prennent en compte la taille de la région et sa population pour répartir les nouveaux arrivants. Mais les autorités ont bien conscience que le pays n’est pas seulement à l’image des milliers d’Allemands venus accueillir à bras ouverts les migrants en gare de Munich. L’afflux massif de nouveaux arrivants risque de faire sortir plus d’un raciste du bois. Le gouvernement n’a nullement l’intention de laisser une minorité bruyante dégrader le climat social et ternir l’image d’un pays accueillant qu’Angela Merkel s’est attelée à construire ces dernières semaines. D’où la demande adressée à Facebook. En effet, les propos hostiles à l’accueil des réfugiés et les incitations à la violence tendent à s’y multiplier ces derniers temps. Ainsi, la SPD, la formation de centre-gauche qui fait partie de la coalition gouvernementale, a dû effacer plus de 150 commentaires xénophobes sur sa page Facebook en une journée la semaine dernière. Plusieurs internautes se sont plaints, ces derniers jours, de voir une hausse des propos violents à l’égard des migrants. Un blog sur Tumblr, « Perlen aus Freital » (les perles de Freital, en référence à la ville éponyme qui s’était fait connaître fin juillet en manifestant son refus d’accueillir des réfugiés) recense d’ailleurs les dérapages sur Facebook. Les appels au meurtre y côtoient les références aux camps d’extermination et les détournements de la photo du jeune Aylan mort sur une plage turque.

Le racisme passe mieux que les seins nus ?

Angela Merkel n’est pas la seule à vouloir que Facebook fasse le ménage plus souvent. Son ministre de la Justice, Heiko Maas, avait lancé le même appel fin août, mais en des termes beaucoup plus virulents. Il avait qualifié la modération des messages par Facebook de « farce », trouvant anormal que le réseau social censure plus vite que son ombre les photos avec des seins nus, mais laisse traîner des messages racistes contre les migrants. Cette accusation de vouloir couvrir ce sein, alors que c’est la xénophobie que les internautes ne sauraient plus voir, a été largement reprise sur Web germanique. Pour le blog consacré à la culture numérique de la chaîne allemande WDR, Facebook devrait réajuster sa vision très américaine de la défense de la liberté d’expression à une situation « exceptionnelle » en Allemagne. D’autres, à l’inverse, craignent que la censure systématique revienne à aider involontairement les auteurs de messages haineux. La preuve de leur propos condamnable en devient plus difficile à retrouver, expliquent ainsi les auteurs anonymes du blog « Perlen aus Freital » au quotidien « Die Welt ». Ils pensent avoir une meilleure solution : la publication et l’archivage des débordements haineux permettent de garder une trace. Sur Facebook, un message raciste peut rapidement être noyé dans le flot des commentaires et passer inaperçu ou être simplement effacé. L’auteur a pu cracher son venin et s’en tirer à bon compte. « Perlen aus Freital » a ainsi eu des conséquences dans la vie réelle. Un entraîneur de foot pour jeunes a dû faire un mea culpa public après que son club a lu sur le blog qu’il avait qualifié les migrants de sous-hommes. Un employé d’une entreprise de transport a été licencié pour avoir préconisé, sur Facebook, le bombardement des bateaux transportant les réfugiés. Le réseau social s’est dit conscient de la situation et a accepté de rencontrer les autorités allemandes le 14 septembre pour discuter de la meilleure manière de répondre à ces débordements.

R .SAGNA

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