Alerte ! Alerte ! Alerte !

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ENCORE, ENCORE ET ENCORE !
On en parle avec beaucoup de gesticulations et on attend le prochain. Y-a pas besoin d’être architecte, technicien en bâtiment pour voir partout des bâtiments en ruine ou des constructions anarchiques ne respectant aucune norme de construction. Au Sénégal, tout le monde conçoit, dessine ou construit ; le tailleur, le menuisier, le marchand ambulant, le bureaucrate deviennent bâtisseurs à leur bon gré sans nul s’en offusque et quand il y a effondrement, chacun y va de son commentaire avec un trémolo dans la voix et avec des explications les unes plus fallacieuses que les autres, en attendant qu’il y ait un autre.
On a tiré la sonnette d’alarme dans notre Numéro 0, rien n’y fit, on en a parlé dans notre deuxième parution et nous reproduisons in extenso le l’article à ce sujet. Des effondrements, il y en aura encore avec son lot de morts et de désolation. A QUI LA FAUTE ?

ENCORE DES EFFONDREMENTS DE BATIMENTS : 132 immeubles menacent ruine à Dakar.

Thiaroye sur mer - effondrement de bâtiment
Photo 1 – Les pompiers interviennent sous les décombres du bâtiment

On ne cessera d’en parler et on ne finira de tirer la sonnette d’alarme devant la récurrence des effondrements de bâtiments au Sénégal et surtout dans la capitale.
Nous avions déjà attiré l’attention dans notre numéro Zéro (0), appelant les autorités compétentes à prendre en charge, de manière drastique, ce phénomène qui passe pour devenir un fléau. Au moment où vous lirez ces lignes des effondrements ont fini de causer des dégâts avec encore mort d’hommes. Au quartier Niary Tally, un bâtiment s’est effondré causant la mort de deux enfants qui n’avaient que le tort d’être là au moment des faits. A la Médina, un immeuble de 4 étages perd son balcon du 3éme, blessant deux jeunes filles étudiantes, revenant d’une promenade et prenant de l’air après une journée bien remplie et une année studieuse. Ces deux cas illustrent bien ce que nous disions dans nos sorties précédentes ; on va parler et parler en attendant une autre catastrophe.

On se rappelle encore pêle-mêle les bâtiments tombés comme un château de cartes ou d’affaissement de balcons ou d’une partie de bâtiment comme du côté de la VDN, à la Sicap Amitié, à Ouakam (2 morts), Blaise Diagne (1mort, un vieux qui allait faire ses ablutions), un pan d’une mosquée à Yoff qui est tombé entraînant des pertes de vies humaines, à Yarakh, aux Parcelles Assainies, à Sacré-Cœur où un immeuble menaçait de s’écraser sur ses occupants et a été finalement réduit en poussière etc. Tout ceci se passe dans la capitale, dans les régions aussi, des édifices tombent surtout pendant l’hivernage avec des dégâts matériels et surtout corporels très importants, s’il n’y a pas des pertes en vie humaines. A chaque fois qu’arrive une catastrophe, les autorités se présentent, font beaucoup de bruit le temps que la poussière s’estompe pour attendre l’arrivée imminente d’une autre catastrophe pour brandir les mesures à prendre et qui tardent à être exécutées. Pourtant, tout est prévu en termes de lois et règlements dans la construction mais les gens en font à leur tête à cause du laxisme des autorités compétentes qui sont sensées contrôler en amont et en aval. Lors de l’affaissement de l’immeuble en construction à Ouakam, Wagui Diop, alors, Président de l’ODAS (Ordre National des Architectes du Sénégal) avait déclaré que 98% des bâtiments au Sénégal ne répondent pas aux normes architecturales.
Depuis les derniers événements de Niary Tally et Médina, les autorités prétendent avoir répertorié rien qu’à Dakar 132 édifices qui menacent ruine et après ? Pour construire, les services compétents de l’Etat et des mairies sont sollicités pour la délivrance de l’autorisation mail s’il y a menace d’effondrement, ils se renvoient la balle pour savoir qui doit prendre les initiatives hardies de destruction. Pendant ce temps, les occupants des immeubles menaçant ruine et les riverains vivent avec la hantise de se voir ensevelis dans un amas de gravats donc dans une insécurité totale, s’ils ne sont pas simplement délogés. Il ne s’agit point de simplement les répertorier, il faut prendre les mesures draconiennes en évacuant d’abord les occupants pour les démolir ensuite. Aujourd’hui, avec le nouveau code sur les collectivités locales dit Acte 3 de la décentralisation, ce sont les mairies des communes qui sont responsables de la mise en œuvre des mesures en termes de sécurité sur les bâtiments menacés de ruine alors il faut qu’elles se bougent à défaut que l’Etat prenne la responsabilité des démolitions en répercutant les charges financières dévolues à de tels actes auxdites mairies de commune . Il y a va de notre sécurité, d’autant que d’après le Commandant Cheikh Tine de la Protection Civile, il y a déjà pour cette année, 7 morts suite aux effondrements et que si les mairies ne réagissent pas, le bilan pourrait évoluer. Alors, que chacun prenne ses responsabilités pour qu’on n’en arrive pas à des situations extrêmes qui feraient le malheur des Sénégalais déjà que nombreux catastrophes dus aux accidents de la circulation se pointent de manière récurrente. Il paraît qu’un numéro vert a été installé pour dénoncer les bâtiments qui menacent ruine mais il n’y a pas eu l’effet escompté du fait peut-être d’une communication insuffisante si elle n’est pas simplement mauvaise.

Certaines causes ont été énumérées -sans être exhaustives- avec notamment la vétusté de certains édifices qui datent d’avant les indépendances comme c’est le cas sur l’avenue Blaise Diagne où les populations menacent de descendre dans les rues pour manifester si les autorités continuent à faire la sourde oreille, le non respect des normes de construction et du code de l’urbanisme, l’avis ignoré des hommes de l’art à savoir les architectes ou autres ingénieurs, les modifications à qui mieux-mieux , les fortes pluies etc. C’est clair et bien défini que seul un architecte est habilité à valider un plan de construction mais que seulement très peu de Sénégalais font appel à leur expertise, les autres croyant certainement que le service d’un architecte est très coûteux ou ignorant qu’ils peuvent gratuitement bénéficier de leur service s’ils en connaissent la voie pour faire la demande. Les architectes devraient également sortir de leur bulle pour communiquer d’avantage. Ainsi, en réclamant leurs droits de participer aux projets de l’Etat, ils se feront le devoir d’aider les Sénégalais les plus démunis et à participer à leur manière à l’émergence. Aussi, l’Etat se doit de booster et à outrance l’expertise locale qui n’a rien à envier aux autres, les immeubles faits par des architectes sénégalais sortent de terre, la plupart pour des privés. Faudrait qu’ils puissent faire valoir leur savoir-faire même de connivence avec l’expertise étrangère.

Processus de construction
Croquis 1 – Processus de construction

A.B.CAMARA

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