Catalogne: en Espagne, malaise général

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Sur un abribus à Barcelone, le président de la Catalogne Carles Puigdemont est qualifié de «traître». REUTERS/Ivan Alvarado
Sur un abribus à Barcelone, le président de la Catalogne Carles Puigdemont est qualifié de «traître».
REUTERS/Ivan Alvarado

A seulement une journée de la séance parlementaire à Barcelone où les séparatistes devraient se prononcer sur la menace de Mariano Rajoy de mettre sous tutelle la Catalogne, et à deux jours de la réunion du Sénat espagnol, l’incertitude règne. Et tout rapprochement n’est pas à l’horizon. Pour l’instant.

Le malaise est général dans toute l’Espagne. D’innombrables voix s’élèvent de toutes parts, de tous les milieux, pour une solution qui satisfasse les deux camps, les autorités centrales à Madrid et le gouvernement séparatiste à Barcelone. Mais pour l’instant, il n’y a que très peu d’espoir à l’horizon, indique notre correspondant à Madrid, François Musseau.

Du côté des séparatistes, on souhaite déclarer le plus vite possible l’indépendance de manière unilatérale, pour que les choses soient claires. Mais rien n’est certain. Il est possible que pour éviter l’application de l’article 155, qui pourrait être vécue comme une catastrophe et une humiliation en Catalogne, le sécessionniste Carles Puigdemont accepte de convoquer des législatives régionales anticipées.

Cela devrait calmer les esprits. Et pour les socialistes, c’est une condition suffisante pour bloquer immédiatement la mise sous tutelle, ou la mainmise de la région, de son exécutif, de ses finances, de sa polices, entre autres domaines.

Mais, pour le pouvoir central dirigé par le conservateur Mariano Rajoy, il n’est pas du tout certain que la convocation d’élections serve à quelque chose pour enrayer la machine, c’est-à-dire la prise de contrôle de Madrid sur la Catalogne. Le suspense règne, et aussi la crainte que la situation empire.

« Chacun se positionne de manière stratégique en fonction de son propre électorat. Nous faisons face à une crise constitutionnelle très profonde qui va au-delà de la Catalogne, et rien n’est fait pour la résoudre de façon rationnelle, c’est-à-dire sur la base d’accords », estime Lluis Ferran, professeur de sciences politiques à l’université Pompeu Fabra de Barcelone.

A la répression policière et juridique sévère fait face une société civile organisée et très en colère, constate Lluis Ferran. « La crise va s’accentuer, on verra des images très proches de celles des violences policières du référendum du 1er octobre », prédit-il. « Peu importe celui qui gagnera la partie, cette crise est profonde et elle va durer longtemps. »

 La situation suivie de près par l’UE

De Strasbourg, où se tient la session du Parlement européen, la situation en Catalogne est suivie de près. Le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis s’est déplacé dans la capitale alsacienne pour rencontrer les autorités européennes.

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