
Problèmes de connectivité, graves défaillances, risque de captivité. L’UFC-Que Choisir n’est pas tendre avec les objets connectés destinés à améliorer l’efficacité énergétique des logements. Un secteur en plein boom, dont le marché français a presque doublé en 2016, qui demanderait davantage d’information avant l’achat, estime l’association de défense des consommateurs.
La désinformation, cette source de gâchis
L’enquête dévoile également qu’au sein d’un même protocole, certaines exceptions pourraient rendre des produits incompatibles. « Dès lors, les consommateurs ont besoin, pour bâtir à coup sûr un système cohérent, de la liste des appareils compatibles« , assène l’association qui déplore : « Peine perdue auprès des distributeurs, qui n’indiquent la compatibilité que pour 4 % des références analysées. Quant aux fabricants, à peine la moitié donne cette liste« . Un réel problème puisque l’absence d’interopérabilité entre les objets connectés est source de surcoût, en cas de remplacement complet du système. La complexité de ces questions pourrait également décourager certains ménages de s’engager dans des mesures de réduction des consommations, ce qui serait préjudiciable, selon l’Ademe.
Autre point de vigilance signalé par l’UFC-Que Choisir : l’usage des données personnelles collectées par les objets communicants. Là encore, les acheteurs doivent être informés avant l’acquisition des fonctionnalités conditionnées à ce partage. Il règne encore une certaine opacité sur ces questions, comme le souligne la défense des consommateurs : « Si 9 fabricants sur 13 donnent une information sur l’utilisation des données personnelles, cette dernière reste générale et se retrouve souvent dans une page secondaire de leur site« . Pire, aucun magasin en ligne n’informerait ses clients de cette collecte, ni sur le maintien des fonctionnalités essentielles du produit en cas de refus par l’utilisateur…
L’association demande en conséquence que les consommateurs soient mieux accompagnés dans leur processus d’achat et que les pouvoirs publics prennent des mesures de renforcement de l’information précontractuelle. Il s’agirait de rendre obligatoire, pour les fabricants et les distributeurs, la publication du protocole de communication employé, sur la compatibilité entre les différents produits et sur les conséquences de la cession des données personnelles (ou du refus de le faire).