Le riz : une augmentation de la production locale

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Augmentation nette de la production de riz au Sénégal
Femmes cultivatrice en pleine récolte de riz

Le riz est l’aliment de base des Sénégalais, habitués, depuis la colonisation à consommer des brisures de riz parfumé importées d’Asie. La demande nationale est essentiellement couverte par les importations. Mais le riz local connaît, depuis quelques années, un fort développement.

Pendant longtemps, le riz consommé au Sénégal était essentiellement du riz importé. Les prix bas sur le marché international (les brisures étant un sous produit) et des difficultés de commercialisation de la production nationale ont longtemps limité la compétitivité du riz local.

Depuis quelques années, grâce à une volonté politique forte et à des projets de développement incitant à améliorer la qualité et à organiser les producteurs et les transformateurs, la situation s’améliore. Entre la riziculture traditionnelle ou pluviale de bas-fonds ou de plateau essentiellement pratiquée en Casamance et la riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin de l’Anambé, la révolution du riz local commence à murir…

LA PERCÉE DU RIZ LOCAL

La crise de 2008, qui s’est traduite par une forte hausse des cours internationaux, la mise sur le marché de différentes variétés, le tri des différentes qualités (grains entiers, fines et moyennes brisures) et un réel effort de packaging et de commercialisation expliquent la percée du riz local, qui représente désormais près de 50 % de la consommation.

Sur les cinq dernières années agricoles, la production ne cesse d’augmenter : 312 000 tonnes en 2009-2010, 336 000 en 2010-2011, près de 370 000 tonnes en 2011-2012 et plus de 600 000 tonnes en 2014, au moment où la demande du marché sénégalais est estimée à 1 200 000 de tonnes. Des chiffres qui attestent de la bonne mise en œuvre des programmes et du dynamisme des acteurs de la filière. Grâce à l’augmentation des superficies et de la productivité (deux cultures par an dans certaines zones de la vallée du fleuve), à l’homologation de nouvelles variétés, à une amélioration de la commercialisation, les volumes importés diminuent et des lendemains meilleurs s’annoncent pour le « consommer local ».

DES ACTEURS DYNAMIQUES

Le riz « made in Sénégal » commence ainsi à se faire une bonne place dans le panier de la ménagère même s’il est vendu à des prix avoisinant ceux du riz importé. De nombreuses initiatives privées et un bon compagnonnage public-privé ont donné naissance à des structures dynamiques comme l’Union Gie Femmes productrices de Ross Béthio, Gie Mbodj & Frères, Pinord, Gie Naxadi Deret, Vital, Coumba Nor Thiam, Gie Malal Yoro Guèye… Des activités qui contribuent à la création d’emplois et à la croissance.

Cette dynamique est largement mise en exergue par les acteurs de cette filière de l’agriculture. « Nous avons beaucoup d’espoir quand à l’avenir du riz local car, d’année en année, nos productions augmentent aussi bien en qualité qu’en quantité. »,souligne Ibrahima Sall de la société Coumba Nor Thiam qui existe depuis 1987. Même son de cloche pour Mbodj & Frères, spécialisé dans la transformation et la commercialisation du riz : « On est passé d’une capacité de transformation de 8 000 tonnes en 2011 à 10 000 tonnes en 2012 ».

Madame Ndèye Gaye, représentante de l’Union Gie Femmes productrices de Ross Béthio, créée en 2000, abornde dans le même sens « Nous espérons pouvoir continuer dans cette dynamique avec l’amélioration de la qualité des semences, le respect du bon dosage de l’engrais, et surtout une bonne continuation de l’encadrement que nous bénéficions des agents de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta (SAED) ».

L’OPINION DES CONSOMMATEURS

Après avoir connu une entrée difficile sur le marché, le riz local commence à séduire de plus en plus les consommateurs sénégalais, grâce notamment à des efforts de conditionnement et de distribution. Une visite à la FIARA (Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales) nous a permis de constater la variété et la qualité de l’offre des producteurs locaux.

Interpellée sur ce sujet, Madame Aby Niang souligne : « mes enfants refusaient de manger ce riz au début, mais vu la qualité des dernières variétés du riz Sahel 328 et 329, toute la famille le consomme sans problème. ». Selon Mamadou Sylla, père de famille, consommer ce riz est une question d’habitude et un engagement à valoriser les produits de « chez-nous ». Et pour Aminata Sagna, « C’est juste un retour à la source, car avant, on ne consommait que le riz local en Casamance. »

Des opinions qui attestent d’une bonne appréciation de cette denrée alimentaire de base au Sénégal et qui annoncent une reconquête de ce marché.

Sources :

  • Brochure de la FAO : Aperçu du Développement rizicole au Sénégal ;
  • Bulletin d’informations Générales de la SAED n° février 2013
  • Filière du riz au Sénégal, document FONGS 2008.
  • Cécile Broutin, Gret
  • Portail agroalimentaire Sénégal

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