De l’implication personnelle du président de la République

Date:

A4 Perspectives - Malick Mbow et Macky Sall
Photo 1.1 – Présentation de la maquette de HALD au président de la République Macky SALL

L’hôpital Aristide Le DANTEC (HALD) a soufflé ses 100 bougies en 2013. Dans la vie d’un être humain, un anniversaire de cette dimension aurait mérité une fête mémorable. Les personnels en charge de la vie de cette belle institution n’ont pas manqué de lui rendre l’hommage qu’elle méritait.
Aujourd’hui, et au lendemain d’un autre anniversaire célébrant l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall,
l’espoir légitime d’un « Yokkuté » dans le secteur de la santé nous impose de revisiter les opportunités que cet
hôpital pourrait offrir au Sénégal et à ses voisins dans une sous région gagnée par les syndromes d’une instabilité de plus en plus persistante. De là, découle le diagnostic qu’un citoyen, attentif et préoccupé par le devenir de sa nation, souhaite poser pour scruter le devenir d’une formation hospitalière qui a tant donné au
peuple sénégalais.

En tant qu’opérateur du dedans, et pour avoir contribué à la réflexion ayant structuré le projet d’établissement de l’HALD, je puis attester de l’existence d’un esprit de sacrifice de certains de nos grands maîtres en médecine, doublé d’une grande ambition citoyenne portée par ses travailleurs, tous segments confondus.
Sans rentrer dans le détail, deux volontés fortes peuvent être décryptées de la vision du projet.
D’abord, une ferme volonté de hisser la formation hospitalière aux standards internationaux en offrant au Sénégal et à l’espace UEMOA, des plateaux techniques relevés et à même de faire face aux pathologies d’hier et d’aujourd’hui. En effet, un trop grand décalage existe dont il faut évaluer correctement les coûts pour se donner les moyens de réduire cette autre fracture qui impose le détour par le Nord pour traiter les questions du Sud.

Ensuite, un dispositif opérationnel depuis 2005, progressivement et patiemment conçu comme projet d’établissement par toutes les composantes de Le DANTEC.
Ces dernières se sont investies pour fixer le cap d’une nouvelle ambition qui fait de l’hôpital une infrastructure de référence de niveau 4.

Fracture Nord-Sud

Au-delà d’un rêve légitime, l’hôpital de niveau 4 se veut une alternative à la hauteur de la complexité des tâches: en pays du Sud et dans le secteur précis de la santé, la globalisation s’invite et impose plusieurs types de réponses qui supposent deux ruptures essentielles.

En premier lieu, changer le paradigme actuel d’offre de services en luttant contre l’inaccessibilité aux soins de qualité sans discrimination aucune et en réduisant considérablement les évacuations sans cesse croissantes
qui nécessitent une infrastructure médicale de pointe.

En second lieu, dérouler et de façon volontaire, les meilleurs dispositifs de diagnostic, d’enseignement, de recherche et de mise à jour pour outiller correctement et valablement l’ensemble des acteurs concernés pour la prise en charge des affections contemporaines.
Autrement dit, l’enjeu serait de s’armer de foi et de science pour traiter localement nos cas cliniques, former notre capital humain et capter les devises liées aux évacuations, au diagnostic à la promotion sanitaire.

« Le projet devrait être accompagné par le président de la République »

A ce stade de la conception, un tel projet requiert une mobilisation exceptionnelle de la Nation et mérite d’être accompagné par le président de la République. Aucun doute ne subsiste auprès des acteurs: un projet aussi porteur devrait générer les moyens de son autofinancement, s’il est effectivement pris en main et sponsorisé par les plus hautes autorités de l’Etat. A côté des contributions attendues du gouvernement, ce dernier est
davantage sollicité à travers ses facultés de mobilisation du mécénat national et international.
Si le citoyen sénégalais a sanctionné sans coup férir le régime de WADE, c’est certainement pour affirmer une
ferme volonté d’aller de l’avant. En effet, les “success stories” qu’il a déjà enregistrés suffisent à faire admettre une vérité simple mais loin d’être simpliste. Ce brave peuple du Sénégal administre souvent au monde
entier une bonne leçon de grandeur et de maturité.
Toutefois, sa faculté à conforter les assises de notre démocratie ne devrait pas constituer l’arbre qui cache
la forêt.

Le cordon sanitaire qui est censé garantir sa sécurité accuse une porosité sans commune mesure.
En effet, combien de Sénégalais meurent en silence, dans un silence bruissant d’accusations car n’ayant pas
eu les moyens d’être évacués à temps et vers un service de qualité ? Combien de milliards sont injectés dans les
évacuations sanitaires ?
S’il nous est impossible de répondre avec exactitude à ces deux questions, nous pouvons affirmer avec certitude
que le Sénégal en perd doublement.
Il perd en ressources qu’on aurait pu injecter ailleurs.
Il perd surtout en savoir-faire puisque l’expertise locale n’est pas sollicitée dans ces cas là.

Le Yokkuté face au projet d’établissement

Une autre menace liée à l’instabilité politique dans notre espace sous régional s’y ajoute pour nous imposer une
autre échelle de lecture. Après un siècle d’existence, l’hôpital Aristide Le DANTEC appelle un urgent besoin de
reconstruction. En effet, le risque géo-sanitaire sous régional est important. Il dépasse de loin celui de l’insécurité, avec la montée en puissance des crises militaires dans les pays frontaliers.
Si le Sénégal se positionne aujourd’hui comme arrière garde sécuritaire en matière de politique, il n’en demeure
pas moins vrai que le risque santé est plus que jamais élevé pour les civils et les militaires, nationaux comme étrangers. Ce besoin d’infrastructures sanitaires de qualité, nécessité plus que stratégique, interpelle tous les organismes internationaux, les corps diplomatiques, tous les étrangers vivant dans la collectivité nationale, etc.
La vision de « Yokkuté » devrait pouvoir s’adosser au projet d’établissement de l’hôpital Aristide Le DANTEC,
estimé à 80 milliards de francs CFA, et le promouvoir. Si aucun développement durable ne peut être entrevu au Sénégal en dehors d’une prise en charge effective et pertinente des besoins en santé, il reste évident qu’une
bonne osmose avec le projet devrait être opérée par l’Etat. Dans l’intérêt du Sénégal, l’hôpital de dernière
génération est une réponse à la demande sociale. Ainsi, envisagé comme un des leviers du « Yokkuté », c’est un
autre investissement social qui serait dans le même sillage que le projet de Couverture maladie universelle
(CMU).

Mme TOURE Marième Syré DIALLO
Chargée des relations extérieures – HALD

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