À l’ONU, Barack Obama et Vladimir Poutine s’affrontent sur la Syrie

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Vladimir POUTINE et Barack OBAMA s'affronte sur la Syrie à l'ONU
© Malick MBOW

Alors que le président américain juge que le président syrien est un « tyran », son homologue russe estime qu’il représente un gouvernement légitime.

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont affrontés lundi à New York sur la crise syrienne, s’accusant mutuellement d’alimenter les tensions et affichant leurs désaccords sur la place à réserver à Bachar el-Assad. Pour le président américain, Assad est un « tyran » qui massacre des enfants innocents. Pour son homologue russe, il représente un gouvernement légitime avec lequel refuser de coopérer serait une « énorme erreur ». La rencontre entre les deux dirigeants, prévue en fin d’après-midi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, s’annonce tendue. Et il semble peu probable qu’elle débouche sur des annonces concrètes, pour mettre un terme à une guerre qui déchire la Syrie depuis quatre ans et demi et a déjà fait plus de 240 000 morts.
Face aux djihadistes ultra-radicaux de l’organisation État islamique (EI), Vladimir Poutine a appelé à la tribune à une « large coalition antiterroriste », semblable à « celle contre Hitler » au cours de la Seconde Guerre mondiale. « Nous devons reconnaître que personne d’autre que les forces armées du président (syrien Bachar el-Assad) combattent réellement l’État islamique », a lancé le chef du Kremlin qui faisait son grand retour à l’Assemblée générale de l’ONU après dix ans d’absence. Ces propos faisaient écho à ceux du président iranien Hassan Rohani qui a jugé dimanche que le régime de Damas devait rester en place : « Si on retire le gouvernement syrien de l’équation, les terroristes entreront dans Damas », a-t-il prédit.
Travailler avec la Russie et l’Iran

Quelques minutes avant Vladimir Poutine, et à la même tribune, Barack Obama avait ouvertement évoqué la possibilité de travailler avec la Russie et l’Iran. Mais dans un discours centré sur la force de la diplomatie – exemples de l’Iran et de Cuba à l’appui – Barack Obama a aussi fixé ses limites : « Après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d’avant la guerre ». Et dans une référence claire à Moscou, il a dénoncé la logique consistant à soutenir un « tyran » sous prétexte que l’alternative « serait pire ».
Les États-Unis réclament depuis des années le départ du président syrien mais ont récemment assoupli leur position : il y a une semaine, le secrétaire d’État John Kerry concédait que le calendrier de la sortie de M. Assad était négociable.
Le président français François Hollande, qui a annoncé dimanche la première frappe de la France contre l’EI en Syrie, a réaffirmé lundi, sans avancer de date, que la transition en Syrie passait par le « départ » du président syrien.

 

Vladimir POUTINE et Barack OBAMA s'affronte sur la Syrie à l'ONU
© Malick MBOW

Une approche au cas par cas

Prise de court par l’offensive diplomatique russe, la Maison-Blanche affirme qu’il serait « irresponsable » de ne pas tenter la carte du dialogue avec Vladimir Poutine, et revendique avec ce dernier une approche au cas par cas. « Nous observons les actes, pas seulement les mots », souligne Ben Rhodes, proche conseiller de Barack Obama. « Sur l’Ukraine, les actes ont rarement suivi les mots. Mais sur le dossier nucléaire iranien, la Russie a tenu ses engagements et joué un rôle constructif ». Washington ainsi qu’une soixantaine de pays européens et arabes sunnites pilotent depuis un an une coalition militaire qui frappe des bastions de l’EI en Syrie et en Irak.
Mais toutes ces opérations militaires n’ont pas empêché l’organisation djihadiste de consolider ses positions, ni ruiné son pouvoir d’attraction : près de 30 000 djihadistes étrangers se sont rendus en Syrie et en Irak depuis 2011, selon des responsables du renseignement américain cités par le New York Times.
Quelle sera la tonalité de la rencontre entre Barack Obama et Vladimir Poutine, prévue à 17 heures (21 heures GMT) ? « Je ne m’attends pas à une hostilité déclarée », répond Josh Earnest, porte-parole du président américain. « Mais il y a des sujets sérieux que les États-Unis et la Russie doivent aborder », ajoute-t-il. Pour l’influent sénateur républicain John McCain, cette rencontre « malencontreuse (…) fait le jeu de Poutine en mettant fin à son isolement sur la scène internationale ».
Cette journée d’intense activité diplomatique à New York a aussi été marquée par le discours du président iranien Hassan Rohani à la tribune de l’ONU, son premier depuis la conclusion en juillet à Vienne d’un accord sur le programme nucléaire de Téhéran. Ce dernier a entamé son discours en dénonçant l' »incompétence » de Ryad dans le drame de la Mecque qui a fait plus de 700 morts, dont de très nombreux Iraniens, jeudi dernier pendant le pèlerinage musulman à Mina.

Source : Le Point

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