ÉLECTIONS. A quelques jours du premier tour des élections municipales, les fédérations de promoteurs et de constructeurs d’Ile-de-France ont listé leurs propositions aux futures équipes dirigeantes. Foncier, fiscalité, marchés publics : tour d’horizon des demandes du secteur.

Les promoteurs du grand Paris sont inquiets. Il n’est pas question ici de coronavirus, mais des élections municipales, qui, « provoquent, chaque année électorale, 25% de baisse de la production de logement« . La Fédération des promoteurs immobiliers d’Ile-de-France (FPI-IDF) estime même que « 2020 sera l’élection de tous les records » en la matière, après déjà 20% de baisse en 2019. A l’approche du scrutin, l’organisation met trois orientations au débat « pour répondre aux besoins de logements et des collectivités » en matière de construction de logements.

Première « solution » proposée : maîtriser le foncier, dont le coût peut aller, en Ile-de-France, « jusqu’à 50% du prix d’un logement neuf« . Pour cela, la FPI demande notamment de baisser les prix des fonciers publics, ou de « maîtriser les différentes taxes qui pèsent sur l’acte de construire« . Pour pallier à l' »effet de ciseaux » dans lequel se trouvent certains promoteurs, pris entre les « exigences financières des propriétaires fonciers, qui se fondent sur la densité théorique des PLU, et la densité autorisée, bien en deçà du PLU« , la FPI-IDF demande aux futurs maires de « délivrer des permis de construire cohérents avec la densité permise » par les documents d’urbanisme.

Participer à l’élaboration des PLU

Marc Villand, président de la FPI-IDF, propose également de créer « des comités d’experts de l’urbanisme en amont de l’élaboration des PLU, composés des directeurs de l’urbanisme, des élus, d’urbanistes, d’universitaires, de scientifiques et des promoteurs immobiliers franciliens« . Enfin, la fédération suggère de « faire bénéficier aux maires bâtisseurs d’une partie des taxes liées à la construction de logements, notamment au-delà d’un certain plafond de densité« .

Côté Fédération française du bâtiment Grand Paris, on explique dans un communiqué avoir « rencontré, ces derniers mois, les candidats parisiens pour les sensibiliser à la réalité du terrain des entrepreneurs du Bâtiment. Notre objectif était d’engager un dialogue constructif avec les futures équipes municipales et d’être identifiés comme porte-paroles de la profession et du secteur« . Six priorités sont mises en avant pour les élections des 15 et 21 mars.

Stop à l’encadrement des loyers ?

Concernant le logement, la FFB Grand Paris demande aux équipes municipales de « lutter contre l’encadrement des loyers, qui nuit à l’investissement immobilier« . En matière de rénovation énergétique, la fédération demande la « libéralisation de la bâche publicitaire » pendant les travaux, et l’exonération de la taxe foncière pour financer les rénovations. Parmi les propositions, figure celle de réserver 25% des marchés publics aux TPE/PME, de lutter contre l’attribution de marchés aux entreprises moins-disantes, ou encore de simplifier la délivrance des autorisation d’occupation du domaine public pour la gestion des déchets de chantier.